Comment gérer la souffrance au travail ?

Souffrance au travail

Publié le : 29 mai 20209 mins de lecture

Entre les responsabilités au travail, l’obligation d’atteindre certains objectifs, l’insuffisance de moyens et les rivalités entre collaborateurs, il devient parfois difficile pour un travailleur de joindre les deux bouts. La situation de pression constante dans le milieu professionnel fait que les conditions de travail se dégradent. Ceci favorise l’apparition du mal-être et du stress. Dans un premier temps, il est primordial d’aborder des sujets délicats qui peuvent être à l’origine de la souffrance au travail. Voici un guide complet qui détaille comment bien réagir face à de nombreuses situations professionnelles compliquées.

Faire face à la frustration liée à l’absence de promotion

Avoir l’impression que le travail effectué n’a pas la reconnaissance méritée peut être très frustrant.  Ce sentiment peut semer le doute dans l’esprit du travailleur. Il arrive souvent qu’un supérieur soit conscient des efforts de ses subordonnés, mais qu’il ne pense pas à leur offrir une promotion. La plupart du temps, il faut que l’employé revienne à la charge pour obtenir ce qu’il veut. S’il se heurte à un premier refus, il peut négocier une prime ou le paiement d’une formation. Si un avis défavorable est émis, il sera obligé de valoriser son potentiel et de fournir encore plus d’efforts. C’est souvent dans ces circonstances que des troubles anxieux apparaissent.

La plupart du temps, le salarié sollicite une promotion ou une augmentation lors de l’évaluation annuelle, une fois que l’objectif fixé est atteint. Si la demande n’aboutit pas à ce moment-là, il ne faut pas hésiter à demander des explications. Une des méthodes clés pour faire face au contexte souffrance et travail est de ne pas rester dans le flou. Une fois que vous avez des éléments qui motivent le refus de votre demande, vous serez plus apte à agir en conséquence et à sortir de l’état de frustration.

À explorer aussi : Suivre une formation spécialisée pour apprendre à repérer les risques de souffrance au travail

Gérer les pressions liées aux objectifs à atteindre

Dans une logique globale du culte de la performance, les entreprises adoptent l’idée que les salariés peuvent s’améliorer continuellement.  Cependant, l’être humain ne doit pas être considéré comme une machine dont la technologie peut évoluer. Arrivé à un certain seuil dit « de saturation », l’esprit créatif peine à travailler. Pour ne pas entrer dans une spirale de souffrance au travail, il est important pour un employé de savoir dire « stop ». En effet, les employeurs ont de plus en plus tendance à demander du rendement accru à leurs employés pour faire face aux défis concurrentiels. Au fil des années, chez les salariés, ce contexte peut être source de mal être au travail. Pour éviter cela, lorsque les demandes de tâches affluent, vous pouvez par exemple demander à votre supérieur de les hiérarchiser par ordre de priorité. Si l’on vous donne des courriers à taper à la dernière minute alors que vous aviez déjà planifié un rendez-vous chez votre médecin des mois à l’avance, vous pouvez proposer d’arriver de bonne heure le lendemain. Il est important d’aménager autant que possible les horaires de travail et d’imposer vos « limites » à votre employeur.

Pour plus d'informations : Apprendre à gérer l'aboulie

Un climat tendu dans le milieu du travail

Il n’est pas rare que l’atmosphère au sein d’une entreprise soit source de stress. Certaines personnes estiment qu’il faut éviter les disputes, mais c’est justement ce genre d’attitude qui aboutit à une corrélation « souffrance et travail ». Il faut retenir que le dialogue est l’unique moyen de sortir d’un conflit. N’hésitez pas à aller voir un collègue avec qui vous avez eu des désaccords lors d’une précédente réunion pour mettre les choses à plat, toujours dans le calme. Afin d’éviter qu’une discussion ne vire à l’affrontement, prenez l’habitude d’exprimer vos besoins et votre ressenti. Dans une telle démarche, l’intention tient une place fondamentale. Plutôt que de chercher à avoir raison à tout prix, il vaut mieux travailler à trouver un compromis et des solutions.

Par ailleurs, la convivialité est mise à mal par l’instauration des évaluations annuelles de performances. En quelque sorte, les employés entrent dans une dynamique de compétition, sans compter les modifications de personnel. Or, l’esprit d’équipe est le meilleur moyen d’atteindre certaines exigences de performance. N’hésitez pas à solliciter l’aide de vos collaborateurs et à multiplier les séances de brainstorming si besoin.

Mettre une frontière entre travail et vie privée

Inconsciemment, les employeurs ont de moins en moins tendance à respecter la frontière entre travail et vie privée. En effet, ils exigent toujours plus de leurs subordonnés et leur demandent d’être constamment connectés, soit par internet soit par téléphone portable. Selon bon nombre de coaches en développement personnel et en management, cette situation est nocive. Il n’est pas étonnant qu’un salarié continue de penser au travail et n’arrive pas à lâcher prise une fois à la maison. D’après les statistiques, 85 % des employés se disent stressés du fait de ne pas parvenir à se déconnecter du travail. Il faut éviter d’aggraver les choses en continuant à travailler en dehors du bureau ou en renonçant sans cesse à vos jours de congé bien mérités, sous prétexte qu’il faut prouver votre motivation professionnelle. Pour éviter la souffrance au travail, il est important de faire des exercices physiques régulièrement, de se distraire et d’entretenir les relations sociales hors du cadre professionnel. Il est également très important de consacrer du temps à la famille : c’est ce qui compense le mal-être professionnel et qui enrichit l’existence.

Selon les experts en coaching de développement personnel, il est important de fixer le temps à accorder aux discussions concernant le travail au sein du couple. S’il est essentiel de partager ses émotions et ses problèmes au bureau, il l’est tout autant de garder un recul par rapport à la vie professionnelle.

Demander de l’aide pour gérer la souffrance au travail

Maux de tête, fatigue, douleurs abdominales ou articulaires… Votre corps est le premier à émettre des alertes sur l’atteinte de vos propres limites à cause de l’anxiété, les troubles du sommeil, la prise continue d’alcool ou de médicaments commencent à s’installer. Quand on commence à éprouver de la peur à l’idée de franchir le lieu de travail et que les ruminations tournent à l’obsession, le besoin d’une aide extérieure devient une urgence. Selon les psychologues, les individus qui perdent le contrôle sont surtout ceux qui s’estiment responsables d’une situation. Il est primordial de prendre du recul et déterminer à quel moment les choses ont commencé à dégénérer. Cela permet de réaliser s’il y a vraiment une part de votre responsabilité dans ce qui arrive. Dans de nombreux cas, les employés qui subissent le burn-out sont victimes de harcèlement ou d’un manque d’esprit d’humanité au sein de l’entreprise qui les emploie. Lorsqu’il devient trop difficile de supporter la situation professionnelle, n’hésitez pas à faire valoir vos droits. Il relève de l’obligation de l’employeur de veiller à la santé physique et mentale des salariés. Si vous en avez déjà discuté avec votre responsable, vous pouvez vous tourner vers la direction RH ou les délégués du personnel. S’il existe un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) au sein de la société, vous pouvez aussi vous en rapprocher.

D’autre part, vous pouvez faire part de vos problèmes à votre médecin du travail. Ce dernier peut juger qu’il vous est nécessaire de « décrocher » pour quelque temps. L’autre solution est de consulter un spécialiste de la gestion du stress en entreprise.

 

Plan du site